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Au kiosque de Mundus marisNotre océan, notre avenir - la devise de cette année de la Journée Mondiale des Océans a inspiré le kiosque de Mundus maris lors du Festival de l'environnement au Parc du Cinquantenaire à Bruxelles, Belgique, le 4 juin. A seulement deux jours de l'ouverture de la première Conférence des Nations Unies sur l'Océan et avec un programme interactif au stand, l'océan était au centre de l'intérêt des visiteurs. Le festival à Bruxelles était le point de départ pour toute une série d'événements et activités organisés par et/ou avec Mundus maris.

Les principaux thèmes abordés étaient la surpêche, la pollution, le changement climatique et, naturellement, ce que nous pouvons faire ensemble à leur sujet.

1. La surpêche

La surpêche est probablement encore la menace numéro un pour l'océan et ses écosystèmes. Une étude récente - la plus complète jamais réalisée sur l'état des populations dans les eaux européennes couvrant 397 stocks - a fait état de la précarité de l'état de santé de 85 pour cent des stocks de poissons et de fruits de mer dans ces eaux. Mais l'étude a également montré que, si on réussissait à gérer dans l'optique de rétablir leur état de santé, les pêcheries pourraient capturer 57 pour cent ou cinq millions de tonnes de plus et ceci sur la base d'une approche de durabilité! Nous avons couvert l'histoire plus tôt - cliquez ici pour plus d'info.

Le tableau est particulièrement sombre en Méditerranée, où les stocks sont tellement épuisés qu'ils n'ont aucune chance de produire des récoltes proches des captures élevées et durables prescrites par la Politique commune de la pêche (PCP) européenne réformée. La protection de manière urgente doublée d'une réduction de la mortalité par pêche est indispensable pour permettre aux stocks de s'en remettre. La bonne nouvelle est qu'il est possible de réaliser cette récupération, comme nous l'avons entendu lors d'une récente audition au sein du Comité des pêches au Parlement européen.

Pendant toute la journée le stand était fréquenté de gens intéressés dans l'océanDans d'autres parties du monde, certains signes indiquent qu'un rétablissement a lieu, mais les rapports incomplets des gouvernements à l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) rendent difficiles d'avoir une information correspondant à la réalité des faits, même pour les personnes travaillant dans le secteur. Ceci, nonobstant, la réduction des volumes des captures et de la taille du poisson dans bon nombre de ces prises ainsi que la non rentabilité de nombreuses opérations de pêche sont des indicateurs du besoin urgent de réforme. Une question devenue un enjeu de taille est le niveau encore très élevé de la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN), en particulier dans les eaux des pays en développement, comme c'est le cas au large de l'Afrique de l'Ouest.

Lors de notre récente présentation à la Conférence de l'EGU, nous avons soutenu que ce sont des pratiques criminelles de la part de « syndicats » opérant à l'échelle internationale. Aussi, à notre avis, ces pratiques ne peuvent plus être comprises et abordés comme une question en rapport avec la gestion ordinaire des pêches. En effet, elles sont devenus l'objet d'une nouvelle ligne de travail d'Interpol. Nous défendons également l'idée de frapper les fraudeurs là où cela leur fait mal, en refusant l'accès aux marchés riches en Europe et dans d'autres pays et régions à fort pouvoir d'achat, là où ils réalisent leurs profits illicites. Le renforcement du suivi, du contrôle, de la surveillance en mer, de même que l'application de la loi dans les pays en développement constitueraient un autre pilier pour freiner les pratiques criminelles. Ceci serait aussi un investissement lucratif pour les pays afin de disposer davantage de ressources pour financer les efforts de développement.

Nous avons également montré les moyens et les façons dont les citoyens peuvent disposer au-delà de la participation active aux élections législatives et à d'autres formes de démocratie représentative. Nos outils pédagogiques, telles que les règles de poisson pour différentes parties de l'Europe et du monde, ont suscité un intérêt considérable. Nous pouvions également proposer des guides sur les fruits de mer pour une consommation responsable, bien que nous dûmes mettre en garde contre l'étiquetage irresponsable du Marine Stewardship Council (MSC) dans encore environ 40 à 50 pour cent des cas. Nous prétendons qu'ils doivent clarifier leurs procédures pour ne pas abuser de la confiance des consommateurs et octroyer un avantage commercial à des entreprises ne respectant pas les critères de durabilité qui sont à la base du label.

Le message fort à retenir est: Oui, il est possible de lutter contre la surpêche et les pratiques criminelles dans les pêcheries. La recherche produit des évaluations indépendantes que les citoyens, les gouvernements et les entreprises peuvent utiliser pour inverser cette tendance. Et oui, les citoyens peuvent contribuer de manière significative à changer cette situation à travers un engagement politique, une consommation régulée, de même qu'en contribuant à réduire les déchets sous toutes ses formes. Les institutions publiques et les entreprises ont une responsabilité particulière d'imposer et d'appliquer la législation existante. Ils ne doivent surtout pas entraver la nouvelle discipline « anti-subvention » qui est proche de son adoption au niveau de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Le local affecte le global et vice versa. Il vaut donc la peine de s'engager également au niveau individuel, localement.

2. Pollution

La menace la plus grave pour la santé des océans en termes de pollution est la sur-fertilisation répandue des mers semi-fermées. Celle-ci provient des ruissellements venant des exploitations agricoles et des eaux usées urbaines non traitées, créant ainsi de vastes zones mortes. Celles-ci apparaissent par exemple dans la Baltique et la mer Noire, car l'eau douce très chargée de nitrates et de phosphates provenant de la fertilisation excessive provoque des proliférations d'algues dans la mer. Comme le zooplancton mangeant les algues ne se développe de la même vitesse, les cadavres des algues s'enfoncent vers le bas où ils sont digérés par des bactéries et des champignons qui consomment tout l'oxygène disponible dans le processus. Lorsque l'oxygène n'est pas suffisamment disponible dans ces écosystèmes spécifiques, seuls les micro-organismes spécialisés y peuvent survivre. Il en est ainsi, à titre d'exemple, de ceux vivant de souffre ou de méthane comme source d'énergie. Ce processus pousse les poissons et autres animaux mobiles à quitter ces zones qui sont alors appelées zones mortes en raison de leurs conditions hostiles à la vie.

Le type de pollution qui attire le plus l'attention du public (car d'une évidence sur le plan visuel) est, bien sûr, la pollution plastique. Nous l'avons signalé régulièrement depuis 2012. Les puissantes images de bouteilles en plastique qui étouffent des rivières particulièrement en Asie et des sacs en plastique qui étouffent des tortues déjà menacées de survie ont capturé l'imagination de nombreuses personnes. Beaucoup de visiteurs sur le stand ont confirmé qu'ils ont déjà réduit ou abandonné l'utilisation, en particulier, de sacs en plastique non recyclables et ont cherché d'autres moyens et des façons d'empêcher l'introduction de plus de plastique dans l'océan.

En participant au quiz sur la mer et en dépositant une promesse pour la protection de l'océan, les visiteurs prenaient leur temps au kiosque de Mundus marisLe message fort à retenir est: De manière récurrente, les échanges étaient focalisés sur des contremesures des ordures sur les plages, d'aide au nettoyage et aussi sur comment réduire les propres émissions en CO2 afin de protéger le climat. Plusieurs visiteurs ont déposé des promesses écrites qui ont valeur d'engagement de la part de ces personnes à protéger l'océan au travers des actes concrets. Ils refusent un certain aveu d'impuissance, mais reconnaissent que des efforts énormes sont nécessaires pour que les mauvaises habitudes changent vite en jouant chacun sa partition. Certains changements en cours dans les pratiques agricoles combinés aux efforts des citoyens de même que des dispositions des entreprises à réduire et à changer les emballages vont dans la bonne direction. Il est temps de faire ceci et plus à grande échelle pour venir à bout des menaces de la pollution de la mer!

3. Changement climatique

Ce méga défi était très présent dans l'esprit des gens au festival. Beaucoup de visiteurs à notre stand avaient entendu parler de blanchiment de corail largement répandu et même de mort suite au réchauffement des eaux de surface de l'océan. Nous avons signalé à plusieurs reprises dans nos médias sociaux les menaces particulièrement graves pour la Grande barrière de corail au large de l'Australie, mais aussi dans d'autres parties des mers tropicales.

Ce dont beaucoup de gens ne sont jusqu'à présent pas si conscients, c'est qu'au-delà de la montée de la mer, chose assez dure en tant que phénomène envahissante avec des effets mesurables, le niveau d'oxygène des eaux plus chaudes est beaucoup moins important que dans les eaux plus fraîches. Nous observons déjà que les poissons plus gros qui ont besoin d'eaux bien oxygénées évitent les mers plus chaudes. L'effet combiné de certaines eaux devenues plus chaudes et le moins d'oxygène dans la mer conduisent déjà à un mouvement progressif de nombreux animaux marins mobiles cherchant à rester dans leurs conditions environnementales préférées. Parfois, cela ne fonctionnera pas, car ils ne peuvent pas vivre dans des eaux plus profondes ou cognent contre une masse terrestre continentale et sont ainsi piégés... Ce ne sont là que quelques raisons pour lesquelles les écologistes s'attendent à d'énormes pertes de biodiversité en conséquence du changement climatique (voir aussi le texte d'inspiration du concours jeunesse de cette année pour les prix Mundus maris).

Un autre effet encore sous-évalué du changement climatique est l'acidification des océans. Cela se produit parce que l'océan a déjà absorbé une grande partie des émissions de CO2 provoquées par les activités humaines. Sinon, le réchauffement serait même plus prononcé qu'il ne l'est déjà. Le CO2 dans l'eau est un acide faible. Il abaisse le pH de l'eau de mer à un point où les organismes avec des squelettes calcaires ont besoin de dépenser plus d'énergie pour se maintenir et se développer.

Les tout jeunes se sont regalés en colorant les mascottes de Mundus maris Samba and KumbaLes expériences menées sur place et les observations dans l'océan ont permis d'établir un calendrier provisoire de réduction de la croissance et du déclin des différents organismes marins avec des squelettes calcaires si l'acidification continue sans relâche. Pas une perspective rassurante. Peut-être le plus inquiétant est la menace pour les algues marines qui produisent l'oxygène de chaque seconde respiration que nous effectuons.

Le message fort à retenir est: La sensibilisation ayant eu un réel impact, la prise de conscience était raisonnablement élevée, parce que de nombreux aspects du débat sur le climat étaient désormais largement abordés dans les médias traditionnels. En effet, on sentait bien un intérêt manifeste, élevé de la part des participants d'en apprendre davantage, en particulier sur les effets moins connus sur l'océan. Ils se sont entendus sur la nécessité de développer la mise en gage pour l'océan à travers l'interdiction de l'utilisation de sacs en plastique, la réduction de l'usage des bouteilles en plastique et autres plastiques de même que l'impératif d'adapter, notre façon de vivre quotidiennement à ces exigences.

S'engager dans la vie politique est essentiel pour amener les grands émetteurs de CO2 à se conformer à l'agenda de Paris afin de limiter le changement climatique à moins de 2° C. Cela concerne entre autres domaines concernés: l'agriculture, le trafic individuel, donc principalement l'industrie automobile pour le passage à une mobilité plus collective et sans émissions, les systèmes de chauffage et de refroidissent des bâtiments. De même, il faut enfin pousser la navigation maritime, responsable de six pour cent des émissions mondiales, à réduire son empreinte écologique. Ces efforts combinés réduiraient les émissions de gaz à effet de serre.

De bonnes interactions

Tout au long de la journée, l'équipe de Mundus maris constituée de ses membres et bénévoles a eu de bonnes interactions avec les visiteurs. Beaucoup ont participé au quiz de l'océan et le gagnant n'a été annoncé qu'à 18h parce que la demande de participation ne s'est pas arrêtée plus tôt. Un certain nombre de personnes a également fait des promesses pour l'océan et d'autres ont voulu contribuer spécifiquement à la sensibilisation en faveur de sa protection avec des suggestions que nous sommes heureux de poursuivre.

L'inlassable enthousiasme des enfants pour éclabousser les couleurs d'eau sur les mascottes de Mundus maris, Samba et Kumba, a donné un peu d'espace de répit et de détente aux parents et a complété la décoration vive de couleurs du stand. Jeunes amoureux de l'océan engagez-vous afin de profiter de cette beauté encore demain!

Regardez ici les lauréats des prix Mundus maris de cette année. Félicitations aux gagnants et à tous les participants ainsi qu'à tous les enseignants, les partisans et le jury international qui ont contribué à faire du concours de jeunes un grand succès.

Les photos sont fournies par CE Nauen sauf indication contraire.

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