Journée Mondiale des Océans à Buenos Aires, Argentine
C'est d'abord au tango, au gaucho Don Segundo Sombra, au bon boeuf, aux vins, au Soja et à « Terra del Fuego » auxquels vous pouvez penser, en pensant à l'Argentine. Mais le vendredi 9 juin, l'Université de Belgrano, Buenos Aires et Mundus maris ont uni leurs forces pour célébrer la première Journée mondiale de l'océan dans cette ville. L'événement a réuni plusieurs orateurs de différents organismes et spécialistes qui ont partagé leur large éventail de connaissances et – à partir de leurs différents points de vue - ont exprimé leur engagement à protéger le milieu marin.
Le public était composé principalement d'étudiants de cinq universités. L'objectif principal de la réunion était de sensibiliser, en particulier parmi les jeunes générations, sur l'importance des eaux marines argentines pour l'économie du pays d'une part; ainsi que pour la protection de la vie dans les océans, en interdépendance avec les systèmes de vie sur terre de l'autre. L'accent a été mis sur la nécessité de parvenir à un développement plus durable, ce qui permettrait le maintien de la main-d'œuvre tout en assurant la conservation de la nature précieuse qui caractérise l'une des zones les plus riches de l'océan Atlantique.
A l'entame, après les mots d'ouverture du Dr Lilián Ferré, représentant le Recteur et Doyen de la Faculté des Sciences Exactes et Naturelles, la vidéo officielle de l'événement a été projetée, en mémoire de l'écrivain argentin Jorge Luis Borges.
La présidente de Mundus maris, Dr Cornelia E Nauen, a ensuite mis l'accent sur les trois principales menaces auxquelles sont confrontés aujourd'hui les océans: la surpêche, la pollution et le changement climatique. Elle a encouragé les mesures correctives du local au global pour surmonter les menaces. Elle a aussi souligné le fait que tout le monde pourrait et devrait faire quelque chose pour rendre la monnaie à l'océan pour tous les biens et services qu'il avait déjà fournis aux humains.
Ensuite, Lic. Gabriel Blanco, de l'Institut national de recherche et du développement des pêches de Buenos Aires (INIDEP), a expliqué l'importance du programme d'observateurs à bord ainsi que des campagnes de recherche pour évaluer l'état des ressources marines en Argentine. Lic. Guillermo Cañete, Fundación Vida Silvestre, a quant à lui expliqué ce qu'ils font pour mettre en place cinq zones marines protégées dans les eaux argentines.
Le biologiste Aníbal Seleme, président de la Fédération des associations professionnelles de diplômés en sciences biologiques (FAPBIO), a attiré l'attention sur l'absence totale d'une conduite de la part des humains face aux mammifères marins échoués. Il a donné des exemples concrets et suggéré comment éduquer les gens pour inverser ces comportements.
En Argentine, contrairement à d'autres pays d'Amérique latine, la pêche sportive est pratiquée.
Le Club des Pêcheurs de Buenos Aires, représenté par son président, CPN Ángel Colombo, et deux membres du Conseil d'Administration, Lic. Magdalena Contreras et Ing. Leandro Gurruchaga, ont fait part des activités éducatives du club pour promouvoir la pêche sportive avec la libération ultérieure du poisson capturé. Ils ont également élaboré les mesures prises pour parvenir à la promulgation de lois qui rendent cette pratique obligatoire.
Dr. Patricia Morales, de l'Université catholique de Louvain, Belgique, et présidente de Terra curanda, a montré une autre facette de la lutte pour la vie dans les mers, en référence au refuge que beaucoup de gens cherchent dans d'autres parties de la planète, traversant les eaux difficiles qui séparent les continents.
L'artiste Gonzalo Álvarez a expliqué comment il cherche à faire découvrir aux enfants leur amour pour la nature et la vie à travers les arts.
Nous savons que le boisement aide à atténuer l'acidification des océans. Lic. Manuel Szwarc a parlé des activités de boisement concrètes avec des arbres indigènes entreprises par l'organisation Árboles sin fronteras. La docteure Carolina Luchetti, présidente de l'Association des diplômés en sciences biologiques (CABA), a souligné l'occasion magnifique offerte par une telle rencontre de partager des idées et des concepts au profit de notre planète.
Le Dr Marcelo Morales Yokobori, responsable des Chairs Marine Resources and Ecology and Conservation à l'Université Belgrano, a dirigé le programme pour les organisateurs de l'événement.
De cette façon, la réunion a fait écho au message du secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, qui a déclaré que la Journée Mondiale des Océans constituait une occasion importante de promouvoir un avenir durable.
Dans une grande métropole comme Buenos Aires, loin de la mer propre mais liée à celle-ci par l'estuaire du Plata (le «Dulce Mar», comme on dit métaphoriquement) et partagée avec la République de l'Uruguay, des actions sont nécessaires pour sensibiliser à l'importance des océans pour la vie dans le pays et sur toute la planète.
Mais l'information n'atteint pas facilement ceux ciblés. Selon le le biologiste Guillermo Cañete, nous devons nous efforcer non seulement à penser rationnellement à la mer, mais aussi de développer un lien émotionnel. Sentir une partie du problème et sa solution, pas seulement comme spectateur, est nécessaire pour atteindre les objectifs de l'Agenda 2030 pour le développement durable.
Vers la clôture de l'événement, les certificats ont été remis aux orateurs, avec quelques remarques du Dr Lilián Ferré, suivies d'une invitation au déjeuner offert par Mundus maris.
Nous remercions l'Université de Belgrano, en particulier le Dr Hernán Aldana Marcos, le doyen de la Faculté des sciences exactes et naturelles et la formidable équipe d'étudiants du cours de biologie pour rendre possible cet événement.
Texte du Dr Marcelo Morales Yokobori, photos de Paula, Constanza et Juan Marco.