La journée d'une micro-mareyeuse au Sénégal
Le vendredi 10 juin 2011, nous sommes allés trouver Mme Astou GUEYE, une micro-mareyeuse à Yoff, qui avait accepté volontiers que nous l'accompagnions pendant toute sa journée de travail pour nous rendre plus conscients des difficultés qu'elle doit affronter, et qu'elle et ses collègues micro-mareyeuses nous avaient expliquées.
La journée commence à 8 heures quand elle quitte sa maison pour aller à la plage afin d'acheter du poisson frais et ainsi de compléter le stock qu'elle a gardé à son domicile.
Il arrive que la journée se termine et elle n'a pas vendu tous les poissons à sa disposition.
Pour la conservation du poisson restant à la fin de la journée, elle a une carcasse d'un vieux congélateur sans moteur, dans laquelle elle met de la glace à sa disposition afin de mettre le poisson sur le marché du jour suivant.
Le bâtiment inachevé dans le fond de la photo à la droite était censé être une usine de fabrication de glace.(1)
Lorsque le revenu gagné de la journée précédente est assez intéressant, elle peut acheter directement auprès de grossistes à la plage et vendre le poisson directement à ses collègues micro-mareyeuses.
Sinon, elle leur achète sa partie sur marché.
Nul doute que dans ce second cas, les résultats ne seront pas aussi intéressants.
Elle rentre alors à la maison pour se préparer à la journée.
Arrivée chez elle, elle passe par la sélection de poissons, qu'elle amènera sur le marché. Les poissons à sa disposition sont variés: le barracuda (Sphyraena sphyraena), carpe rouge (Lutjanus agennes), le chinchard (Selar crumenophthalmus) et ainsi de suite.
Une fois cela fait, elle donne des instructions à ces enfants grandis pour les soins des plus petits et la gestion de la maison jusqu'à son retour.
Elle part enfin pour le marché et s'amène au garage où elle va attendre les trois autres vendeuses avec qui elle partage le prix du taxi.
Astou GUEYE va au marché de Grand-Yoff et le taxi s'arrête à un endroit d'où elle va marcher à sa clientèle privilégiée afin de livrer les commandes reçues le jour précédent.
Elle marche encore de longues distances avec le bol en plastique sur sa tête qui contient la marchandise et peut peser entre quinze (15) et vingt (20) kg.
Elle marche en criant les variétés de poisson à l'offre de façon à rendre les acheteurs potentiels bien conscients de son passage.
Une fois qu'elle a terminé la ronde, elle va à l'endroit fixe où elle vend du poisson.
L'endroit est loin de la zone du marché de la ville H.L.M. Grand-Yoff et elle y va assez souvent pour obtenir d'autres types de poissons qu'elle passe à ses collègues micro-mareyeuses en commission.
Regardez plus de détails sur la journée de travail de Astou GUEYE en tant que micro-mareyeuse - cliquez ici.
(1) Divers projets annoncés, avec de gros budgets correspondants, n'ont pas encore résolu le problème de l'accès à la glace. On montre ici l'exemple d'un projet soutenu par l'Agence Française de Développement (AFD), qui devrait avoir résolu ce problème mais il est encore au stade de simples poteaux s'élevant du sol dans une construction inachevée.