L'UE vise une baisse significative des ordures générées, au travers de nouvelles initiatives de prévention, une meilleure utilisation des ressources et l'encouragement du changement vers un schéma de consommation plus durable. Là ou c'est envisageable, les détritus non recyclables ou non réutilisables devraient être incinérés de manière sécurisée, et l'emploi des décharges ne devrait constituer qu'un dernier recours. Ces deux méthodes nécessitent un suivi de près car présentent un potentiel d'endommagement environnemental sévère.
L'UE a récemment approuvée une directive fixant des règles strictes en matière de gestion des décharges. Elle exclut certains types de déchets, comme les pneus usés, et fixe des objectifs pour réduire les quantités de déchets biodégradables. En Février 2011, les membres du Parlement européen (MPE) ont adopté une nouvelle directive en rapport avec les déchets d'équipements électriques et électroniques (D3E). L'objectif principal est de réduire la quantité de D3E aboutissant dans les décharges, et de restreindre le recours a des substances dangereuses dans la fabrication d'équipements électriques et électroniques (3E).
Une autre directive récente fixe des limites strictes sur les niveaux d'émissions provenant des incinérateurs. L’Union européenne veut réduire les émissions de dioxines et des gaz acides tels que les oxydes d'azote (Nox), les dioxydes de soufre (SO2) et les chlorures d'hydrogène (HCl) qui peuvent être nocifs pour la santé humaine. Les lois de L'UE en matière de traitement de déchets impliquent aussi plus de recyclage du papier et de plastique chaque année, et d'une manière générale interdisent l'usage des décharges, alors que l’incinération est désormais fortement taxée dans la plupart des pays européens (8). Les autorités locales se retrouvent sous une pression croissante pour recueillir les matériaux séparément à cause de la directive UE en matière de décharges. La charge en incombe désormais aux citoyens, à qui on demande désormais de trier leur déchets individuellement. Étant contraints de trier leurs ordures dans de nombreuses poubelles séparées (parfois jusqu'à 7) frustre souvent les contribuables, même ceux voulant recycler. Ça met une pression inutile sur les ménages et n'encourage pas le recyclage dans le futur. Le règlement interdit également d'exporter les déchets vers des régions du monde plus pauvres, à moins que le pays d'accueil accepte ce type de déchets et qu'ils sont pris en charge par un recycleur certifié.
Les lignes directrices européennes interdisent l'exportation de certaines matières dangereuses ainsi que ce qu'on appelle les déchets 'problématiques', définis comme se prêtant mal au recyclage et donc présentent un danger pour l’environnement de leur destination, par exemple des détritus détrempés ou des ordures ménagères mixtes. Les lois européennes suivent généralement les lignes directrices de la Convention 1992 de Bâle, le traité qui régit les exportations de déchets dangereux, et un amendement proposé en 1998 (9). Malheureusement, les États-Unis d'Amérique furent l'un des rares pays qui ne ratifièrent pas la convention, par conséquent une grande partie du commerce des immondices interdit par l'Europe est toujours légal aux États-Unis, où les lois actuelles mettent l'accent uniquement sur les déchets les plus dangereux.
Néanmoins, certains types d'exportations de déchets peuvent être respectueux de l'environnement. Si les produits et les emballages utilisés en Europe sont fabriqués en Asie, il peut être judicieux de les renvoyer là-bas pour être recyclés. Le commerce des déchets, légal et illégal, est en partie propulsé par le fait que les économies à croissance rapide comme la Chine ou l'Inde ont besoin de matières premières. Le jour où nous verrons la valeur des détritus sera le jour ou plus rien ne sera perdu. Les matériaux recyclés sont moins chers que les matériaux vierges; ils réduisent les émissions de gaz à effet de serre et la dépendance envers les importations. Et donc l'objectif principal est d'associer les déchets au profit. Percevoir les déchets comme une ressource peut être un puissant antidote contre le fait d'être submergé dans les ordures dans les décennies à venir.
Remarquablement, une Évaluation du Cycle de Vie par l'Agence de l'environnement du Royaume-Uni a montré que les sacs en plastique sont l'option la plus respectueuse de l'environnement pour le transport de marchandises et aussi pour les protéger de la contamination. Remplacer tout le plastique par des matériaux organiques appliquerait trop de contraintes sur la production alimentaire a cause d'une concurrence de l'espace disponible avec les plantations de produits comestibles. Le coût du transport et la consommation de pétrole monterait également, ayant un impact direct sur l’émission de CO2 . Donc au lieu de bannir totalement un produit ayant aussi clairement des avantages et des défauts, nous devrions cibler les point négatifs et réduire, réutiliser et recycler des produits et emballages à usages uniques qui terminent souvent sous forme de déchets. Pour y arriver, nous allons devoir reconsidérer la valeur que nous accordons au détritus et tenter de l'exploiter comme une ressource plutôt qu'un produit jetable.
(8) http://ec.europa.eu/environment/waste/index.htm
(9) http://europa.eu/legislation_summaries/environment/waste_management/l28043_en.htm