Expériences personnelles sur le stage
Les 6 mois de stage auprès de Mundus maris asbl m’ont été d’une grande utilité. Ils m’ont permis non seulement d’appliquer ou de pratiquer mes connaissances théoriques dispensées à l’université mais aussi de découvrir le monde professionnel. L’ensemble du stage s’est déroulé autour de trois points essentiels : les éléments bibliographiques, les études de terrain, l’analyse des résultats.
Avant ce stage, je n’avais pas beaucoup d’idées sur ce que font les femmes micro-mareyeuses. Je les considérais comme étant de simples actrices opérant de manière informelle dans la commercialisation du poisson au Sénégal. Ce stage a donc renforcé non seulement le peu de connaissances que j’avais sur le sujet mais aussi m’a permis d’avoir des informations beaucoup plus factuelles sur les conditions de travail de ces femmes micro-mareyeuses. Les jours passés sur le terrain avec ces femmes m’ont permis de mieux comprendre leur importance dans la chaîne de valeur du poisson au Sénégal. Car ce sont elles, une fois que les débarquements effectués, qui permettent aux ménages d’accéder aux poissons grâce au micro-mareyage. Mais aussi, les interactions avec elles m’ont fait comprendre que ces femmes travaillent dans des conditions difficiles en raison du manque de financement, d’équipements et d’infrastructures de base, d’hygiène sur les lieux de travail etc… Par contre tout le travail de terrain s’est effectué dans une bonne ambiance avec le plus grand des bonheurs en raison de la bonne humeur avec laquelle les femmes enquêtées des deux sites m’accueillaient et répondaient aux questions.
J’ai aussi appris lors de ce stage que dans un contexte sénégalais où nous n’avons pas toujours une réponse exacte quand on pose une question, qu’il fallait être attentif durant toutes les enquête. Parfois, une personne peut répondre par un proverbe wolof difficile à traduire en français mais l’essentiel est de bien interpréter le message que la personne veut faire passer et d’en retenir ce qui nous y intéresse. Aussi, sur le terrain, pour un bon déroulement des enquêtes, que ça soit par questionnaire ou par entretien, il faut toujours l’accompagnement de certaines personnes qui peuvent être considérées comme de grandes figures de la pêche artisanale dans au niveau des sites. Sans cet appui, il devient beaucoup plus difficile de réaliser les enquêtes. C’est des choses auxquelles je me suis préparé avant le début du stage et mes attentes se sont confirmées. Dans les deux terrains, l’expérience a été fantastique. Je faisais passer les questionnaires aux enquêtées dans leurs propres «Mbaars» où elles vendent leurs poissons et elles m’accueillaient à coeurs ouverts. Souvent même les discussions sortaient du cadre de l’étude mais je les écoutais quand même car j’avais tout mon temps pour cela, ensuite je les ramène aux questionnaires. Ces «Mbaars» sont aussi des lieux de convivialité. Elles se regroupaient dans ces lieux pour manger ou boire du thé. Et elles ne sont pas les seules car souvent, d’autres comme les porteurs ou les pêcheurs y viennent aussi. Il y a donc des relations sociales très solides entre elles et les autres acteurs de la commercialisation du poisson dans le site.
Pour finir, je peux dire que le stage a été une expérience fantastique pour moi. Beaucoup de mes attentes au début ont été confirmées à la fin de ce stage. En plus de e permettre de faire un pas dans le monde de la recherche, il a aussi renforcé mon désir d’être un acteur de la pêche.
Texte et photo de Mouhamadou Bamba N'diaye.