Campus Plein Sud 2013: Bruxelles, ULB - du 4 au 14 Mars 2013
Mundus maris - Sciences et des Arts pour la Durabilité a maintenu un niveau élevé de participation dans l’agenda 2013 de Campus Plein Sud à l'Université Libre de Bruxelles (ULB). Cette fois-ci, nous organisons ou participons à nouveau à quatre épreuves. Le thème de la 11e année d'existence se concentre sur des questions foncières et de développement durable, cette fois avec une attention particulière à l'accaparement des terres, les interactions entre les différents «secteurs» et les nombreuses dimensions du débat sur l'état et l'avenir des sols et de la terre dans les continents de notre planète.
Avec chaque deuxième souffle que nous prenons dépendant de l'océan, l'usage de la mer comme une voie de transport pour les produits de la terre et un récipient des niveaux dangereux de pollution d'origine terrestre, nous pouvons contribuer de façon significative au programme. A ses débuts, l'ambition de Campus Plein Sud était d'informer la communauté universitaire des nombreuses facettes du développement «dans les pays du Sud» afin de remplacer la caricature de la misère ou de l'exotisme souvent peinte par les médias avec une compréhension plus nuancée. Le changement climatique, le commerce international et les perspectives de développement durable illustrent puissamment les interdépendances mondiales. Le calendrier de nos contributions comprend:
- 6 mars 2013 - cours ouvert à tous du professeur Paul Jacobs "Interaction terre - mer",
16h00-18h00, UD2.120, Campus du Solbosch, conférencier : Dr Cornelia E. Nauen - 11 mars 2013 - Atelier international «L'éducation pour le développement durable dans un monde interdépendant",
10h00-16h00, Institut de Sociologie, Salle Janne, 15e étage, 44 av. Jeanne, 1050 Bruxelles - 13 mars 2013 - Forum des ONG,
11h00-17h00, avenue Paul Héger - Campus du Solbosch - 13 mars 2013 - Ciné-débat dans le cours du Prof. Gemenne,
17h00-18h00, "Awa SEYE - leader des femmes dans la pêche artisanale au Sénégal» suivi d'un débat avec l'activiste sociale elle-même, Salle: AY2.108 - Campus du Solbosch
Campus Plein Sud à l'ULB est organisé par le SEDIF. Suivez le programme de lecture pour de brefs comptes rendus des activités soutenues par Mundus maris. A fur et à mesure du dérouelement des activités, les pages seront mises à jour.
Le cours ouvert du professeur Paul Jacobs «Interaction terre - mer» était pour les étudiants de deuxième année.
Paul Jacobs a présenté le sujet et le conférencier. L'exposé a été divisé en quatre parties:
- La terre et les océans - les bases
- Le saviez-vous ? (avec plus d'infos sur les interactions)
- Quelles sont les implications de ces faits?
- Que pouvons-nous faire ensemble?
La présentation a donné quelques informations de base sur la distribution basique de la terre et des mers ainsi que les principales interactions entre elles dans les zones côtières.
La deuxième partie était une discussion sur ce que les océans et la terre signifiaient pour nous en termes de nourriture, d'abris, d’énergie, de communication, de conditions climatiques et bien plus encore.
La troisième partie parlait des principales menaces pour les océans, à savoir : la surpêche, le changement climatique et la pollution du plastique. Ces menaces sont étroitement liées à la façon dont nous utilisons la terre. Ceci peut être vu sous forme d’écoulement agricole conduisant à la surfertilisation (l'eutrophisation) des zones côtières, la perte de la couche arable du sol par des pratiques d'utilisation des terres non durables.
Cela réduit non seulement la productivité agricole, mais peut aussi engendrer, entre autres, des problèmes de santé publique, lorsque les tempêtes de sable deviennent plus fréquentes et provoquent des difficultés respiratoires. Le changement climatique affecte les organismes aussi bien marins que terrestres. Ils font des mouvements déjà observables vers les pôles puisque les zones tropicales et subtropicales deviennent trop chaudes pour leur survie. La pollution marine, notamment les déchets en plastique, est très largement le résultat de décharges inappropriées et d'autres mauvaises pratiques.
Quand le plastique se désintègre en de tous petits fragments à travers toute la colonne d'eau dans les océans, et est ingérée par les organismes marins, ils peuvent mourir de faim. Ce phénomène est déjà entrain de conduire à l'effondrement des populations d'oiseaux marins. En outre, cela pourrait bien venir nous hanter puisque nous avons peut-être des organismes marins intoxiqués par le plastique et d'autres molécules indésirables sur notre assiette.
La dernière partie de la discussion a porté sur l'action citoyenne pour protéger les océans et promouvoir des pratiques durables d'utilisation de la terre, soulignant l'importance de la bonne science et de l'engagement citoyen.
L’accroissement de l'échelle et de la portée des aires protégées sur la terre et dans les mers montre des résultats à chaque fois que cela est mis en œuvre correctement. Les aires effectivement protégées sont considérées par les écologistes et les économistes des ressources comme une police d'assurance pour faire face au changement. Elles aident à protéger l'intégrité des écosystèmes marins et terrestres et ainsi le fonctionnement du système de support de la vie comme nous la connaissons sur la Terre.
La protection de plus d'espace de l'exploitation humaine directe est en conformité avec les accords internationaux et les recommandations, par exemple celles adoptées par les parties à la Convention sur la diversité biologique (CDB). Cependant, cette dernière et d'autres décisions internationales ne sont pas encore pleinement mises en œuvre, comme convenu. Pour parvenir à une meilleure mise en œuvre et à l'application des lois existantes, des règlements et des accords internationaux, l'action citoyenne et une coopération internationale sont indispensables.
Quelques exemples de travaux récents de Mundus maris pour promouvoir l'éducation à la durabilité et sa pratique ont également été donnés pour souligner la faisabilité et l'opportunité de la pensée critique et de l'engagement civique. La pensée critique est d'autant plus importante puisque de nombreuses questions sont analysées seulement d'un point de vue dominant. Ceci n'est pas suffisant pour identifier avec précision et résoudre les problèmes. Un exemple en est la préférence politique pour les formes industrielles de production alimentaire que ce soit dans la mer ou sur la terre. Cela se reflète aussi dans ce que les statistiques nationales et internationales couvrent (ou ne couvrent pas) et dans la façon dans laquelle des systèmes comptables nationaux sont conçus.
La reconstruction, en cours, de données de production des pêcheries plus réalistes, pays par pays, par le projet « Sea Around Us », est un bon exemple. Elle met en évidence le fait que la soi-disant «pêche à petite échelle» est beaucoup plus importante que ce qui peut être compris dans les rapports officiels. Ces statistiques ne représentent donc pas fidèlement les réalités et peuvent amener à des mauvaises analyses et justifier des mauvaises décisions. La pêche artisanale a en outre plusieurs autres caractéristiques positives sur la pêche industrielle, telles que l'efficacité énergétique par unité de production et des effets de distribution sociale. Les premières indications suggèrent que les producteurs de nourriture à petite échelle sur la terre puissent également être plus importants que les statistiques officielles le font croire.
Cliquez ici pour la présentation PowerPoint du cours.
La discussion qui a suivi a abordé plusieurs aspects importants de l'interaction terre-mer, qui n'avaient pas été élaborés dans le temps à disposition. Une question par exemple concerne le rôle de l'aquaculture. Ainsi, il a été clarifié que l'aquaculture, au bas du réseau alimentaire, est la chose à faire pour aider à des transitions vers une production alimentaire durable dans la mer, pendant que que l'élevage des carnivores dans la mer contribue à l’aggravement de la surpêche. La conclusion est que de nombreux indicateurs environnementaux, sociaux et économiques ont peint une sérieuse image négative, mais qu’une coopération internationale, une mobilisation citoyenne remarquable, une bonne application de la loi et la bonne gouvernance étaient des approches dignes d’intérêt et significatives pour nous sortir de la crise.
Le Forum des ONGs a initialement été prévu à l'extérieur, mais a dû être déplacé à l'intérieur à cause du mauvais temps et de la neige. L'équipe de Mundus maris était composée de Aliou Sall, Stella Williams, Awa Seye et Cornelia Nauen discutant avec les visiteurs et distribuant des documents d'information.
Le message sur la protection des bébés poissons et contre leur capture a été bien pris et compris. La règle du poisson pour la mer du Nord a été utile pour illustrer ce que cela signifiait.
Par exemple, pour le cabillaud, la taille légale est une longueur totale de 35 cm, tandis que les individus de la population dans la mer du Nord atteignent la taille de reproduction uniquement à environ 68 cm, presque le double du minimum légal. La plupart des gens ont été très surpris d'apprendre l'étendue de la faute professionnelle.
Un certain nombre de personnes ont exprimé leur intérêt pour le travail de l'association et quelques nouvelles collaborations pourraient bien se créer à la suite des interactions sur le stand.
Regardez derrières les scènes du village traditionnel de pêche, Guet Ndar, Saint-Louis, Sénégal. Awa SEYE est la leader des femmes actives dans la pêche traditionnelle et grande personnalité dans la communauté. Suivez-la à travers l'entretien, découvrez son environnement de travail, les luttes sociales et parlez au personnage réel.
Son ascension d'une femme opprimée souffrant de plusieurs fausses couches à une sage-femme leader, organisatrice communautaire et défenseur efficace des droits d'accès des femmes à leurs espaces de travail sur la plage contre les développeurs de tourisme, donne une idée sur ce qui peut être réalisé avec de la détermination, de la responsabilité sociale et de l'engagement civique.
Dans le cadre de la contribution de Mundus maris à l'édition 2013 du Campus Plein Sud à l'ULB, rejoignez le ciné-débat dans le cours du Prof Gemenne, de 17h00 à 18h00 dans la salle AY2.108 - Campus du Solbosch.
Cette manifestation fait suite à un cours ouvert du Prof Gemenne intitulé «L'eau, l'alimentation, la biodiversité: les conflits sur la terre", 14h00-17h00, Salle: AY2.108 - Campus du Solbosch.
C'est particulièrement adéquat que le ciné-débat avec projection de la vidéo-entretien débutera à 17h00 pour fournir une première illustration pour quelques-uns des problèmes soulevés dans le cours ouvert précédent.
Le titre de la vidéo est "Awa SEYE - leader des femmes dans la pêche artisanale au Sénégal".
Description: Cette femme dans la soixantaine a un parcours de vie plein d'enseignements grâce à son engagement indéfectible envers sa propre communauté et celles de la côte à la rencontre des défis sociaux, économiques et environnementaux. Elle représente la détermination, en particulier des femmes, à ne pas rester les bras croisés, à défendre leurs droits à la plage comme un lieu de transformation du poisson contre les intérêts du tourisme balnéaire et à travailler dur pour améliorer leur vie grâce à l'accès à la formation et leur organisation sociale.
Format: Projection de l'entretien vidéo avec Awa SEYE, suivie d'une discussion avec la protagoniste pour fournir un accès à une voix directe non filtrée de l'activiste sociale elle-même, et permettre l'échange avec elle.
La vidéo-entretien a été réalisée par Mor Talla Ndione, les questions ont été posées par Aliou Sall.
Cliquez ici pour voir la vidéo.
Regardez aussi les photos bonus de l'équipe du film, quand ils ont rendu visite à Awa SEYE à son domicile dans le village traditionnel de pêcheurs de Guet Ndar, séparé du centre historique de Saint-Louis au nord du Sénégal par un pont sur l'un des bras delta du fleuve Sénégal.