par Stella Williams
Le 9ème Forum Asiatique sur l'Aquaculture et la Pêche de la Société Asiatique de la Pêche (AFS) fut accueilli à l'Université de l'Ocean (ShOU) à Shanghai, en Chine, du 21 au 25 avril 2011 (9AFAF). Ce forum international a réuni d'éminents scientifiques de la pêche et de l'aquaculture ainsi que les principaux intervenants commerciaux de partout dans le monde pour discuter de la production et de l'utilisation durable des ressources aquatiques et de leur gestion, en mettant l'accent sur la région Asie-Pacifique. Le thème du Forum était «Une science meilleure, pour un poisson de meilleure qualité, pour une vie meilleure».Le 9AFAF était destiné à être un lieu de rencontre pour les acteurs de la science, de la politique, des affaires et de la société civile à rechercher conjointement des solutions à la surpêche, la pollution et autres menaces grâce à de meilleures formes de coopération des parties prenantes et également saisir les opportunités découlant des approches de gestion des écosystèmes
Le Forum a organisé deux grands colloques ; l'un sur l'aquaculture des Tilapia et l'autre sur l'amélioration des stocks et de l’élevage en mer, respectivement.
Il a également fourni la plate-forme pour un symposium spécial, sponsorisé par la FAO, le 3ème Symposium mondial sur le genre dans l'aquaculture et la pêche (GAF3) ayant attiré un groupe diversifié de parties prenantes, essentiellement de la région d' Asie-Pacifique, mais aussi certains en provenance de l'Afrique.
L'atelier spécial FAO avait pour but de générer des idées et des actions stratégiques, qui pourraient se développer en une «feuille de route» pour les orientations futures en matière de genre dans l'aquaculture et la pêche. Il est prévu d'en faire un rapport contenant les résultats mettant en évidence les questions, conclusions, recommandations et actions à venir pour le sexe dans l'aquaculture et la pêche. J'ai représenté Mundus maris afin d'apporter une contribution d'invité au GAF3.
Dans le cadre du récit de la participation de Mundus maris, nous soulignons que le secteur de la pêche (la pêche proprement dit c.à.d. la capture d'animaux marins et d'eau douce / l'aquaculture) continue d'être une source importante de revenus un moyen de subsistance pour des millions de personnes à travers le monde. La FAO estime dans son dernier rapport sur l'état mondial de la pêche et de l'aquacultureque 44,9 millions de personnes ont été directement engagés, à temps plein ou, plus fréquemment, à temps partiel, dans la pêche ou dans l'aquaculture. Cela représente une augmentation d'environ 180% par rapport à 1980.
Donc, nous avons voulu mettre les gens plutôt que la technologie au centre de notre approche. D'où les titres des 3 posters que Mundus maris a affiché au forum. Les affiches ont souligné aux participants que «les gens sont indispensables dans le discours continu en ligne avec le thème: «Une science meilleure, pour un poisson de meilleure qualité, pour une vie meilleure». Les visiteurs ont regardé les affiches avec beaucoup d'intérêt.
Les messages sur les affiches étaient un défi, dans un contexte où l'accent est mis sur les technologies. Mais en même temps, la rapide expansion de l'aquaculture de ces dernières années affecte des personnes de plus en plus diversifiés. Il est donc essentiel que nous prenions plus d'intérêt dans les changements continus et comment ces changements motivent et affectent les populations
Enfin, il y a la nécessité d'élaborer des règles qui fonctionnent pour les gens de la pêche/de l'aquaculture et ainsi nous avons naturellement contribué à la pensée critique et les discussions qui ont eu lieu à Shanghai.
La présentation orale a porté sur «la pêche non durable à partir d'un angle différent: les sciences, les arts, les connaissances locales et la jeunesse» et a été conçue dans le cadre du 4ème symposium sur l'amélioration des stocks internationaux et l'élevage maritime. Mon message principal était l'importance de la coopération internationale pour une pêche durable, où de nouvelles interfaces entre la recherche, les arts, les savoirs locaux et des approches innovantes à l'éducation critique créent de nouvelles possibilités d'action.
Prendre au sérieux les jeunes et les encadrer pour qu'ils soient en mesure d'accéder aux connaissances et à l'expertise de professeurs plus expérimentés à partir d'un large éventail d'épistémologies semble un investissement essentiel pour faire face à la crise mondiale dans les écosystèmes aquatiques et dans la justice sociale. Il peut également apporter une nouvelle énergie à de vieux problèmes, qui sont devenus intraitables en apparence, mais que la coopération internationale et la solidarité peuvent contrer.
Pas moins de 40 participants venus de quatre continents : l'Australie, l'Asie, l'Europe et l'Afrique - ont suivis la présentation. Donc, pour eux c'était une information qui a créé une opportunité pour un nouveau type de prise de conscience. Il y avait aussi un certain nombre de jeunes lors de cette session, et avec certains d'entre eux la conversation s'est poursuivie bien au-delà de la session formelle.
Je me réjouis que cette présentation a stimulé de l'intérêt et de bonnes réponses. J'avais déjà donné une conférence similaire à la Réunion du Conseil consultatif du CTA en Afrique du Sud, où les réactions étaient tout aussi constructives.
Un point a intrigué de nombreux auditeurs. Pourquoi s'arrêter à simplement montrer le diagnostic des études scientifiques sur, par exemple, les résultats de la surpêche sur les écosystèmes marins? Comment ça va changer la qualité du message lorsque nous relions cette analyse aux effets sociaux ou à la dynamique économique?
Pourquoi avons-nous besoin de regarder vers un large éventail de causes et motivations pour la crise actuelle, y compris ceux non conventionnels? Pourquoi est-il important de faire le lien avec les subventions publiques dans de nombreux pays et continents qui soutiennent des pêcheries non rentables et, parfois, l'aquaculture, et par la même occasion créent des incitations perverses pour la tricherie et un manque de respect pour les lois? Quelle est la réaction des gens quand ces mêmes messages comportant des résultats de différents champs de recherche inspirent des œuvres d'art sous forme visuelle ou autres? Est-ce que cela peux les aider de se pencher sur les problèmes d'une nouvelle façon, et de se sentir plus motivé d'y remédier ?
Les conversations que nous avons eues lors du forum le suggèrent certainement. Alors que personne n'a de solution toute faite, la manière la plus large de réfléchir à ces questions, y compris ce qu'elle implique pour la génération de nos enfants et petits-enfants, nous a fait examiner les options et les opportunités de coopération auxquels nous aurions autrement pas pensé. En bref, les échanges autour de ce document, ainsi que sur les autres, a été une expérience enrichissante. Je ne peux qu'espérer et travailler vers un suivi concret de telle sorte que nous nous essayons à des alternatives plus pratiques. Les diapositives de la conférence sont disponibles ici (en anglais).
Galerie de photos
La galerie de photos vous permet de participer à l'atmosphère conviviale et productive de la réunion. Nous avons offert les posters à la fin du symposium comme matériel didactique pour le professeur Mudnakudu C Nandeesha, doyen de l’École des pêches et de l'Institut de recherche vétérinaire du Tamil Nadu et de l'Université des sciences animales, Thoothukudi, Tamil Nadu. Il prévoit, entre autres, d'établir un cours sur le genre afin d'élargir les compétences sociales et les connaissances des élèves en plus de maintenir de standards académiques élevés dans les disciplines techniques plus traditionnelles.
Foto de groupe des participants du 3ème Symposium sur le Genre dans la pêche et l'aquaculture:
