Instaurez des règles d’un mode de vie durable, soutenez des politiques de réforme et d'incitations, rendez plus attrayante l'éducation pour une durabilité et gérez les ressources terrestres et aquatiques d'une manière compatible avec les capacités de régénération de la Terre mère! Les recommandations des étudiants se sont centrées autour de ces quatre axes après des débats intensifs.
Soixante-sept étudiants ont répondu à l'invitation à la conférence « Nourrir le monde sans le détruire : la production alimentaire peut-elle être durable? », qui s’est tenue à Rogow, en Pologne, du 15 au 19 avril 2015.Tous les étudiants poursuivent leurs études dans des universités, qui font partie du réseau universitaire régional appelé l'Université de la Baltique.
Ce réseau a été créé il y a 25 ans à l'Université d'Uppsala en Suède et fait actuellement partie du Centre pour le développement durable de cette Université. Il comprend maintenant plus de 200 universités dans la région élargie de la Baltique. Les étudiants proviennent de divers horizons et certains sont venus d'aussi loin que l'Indonésie et le Ghana.
Le prof. Alexander Feher de l'Université slovaque de l’Agriculture à Nitra a présenté le programme de la deuxième journée d'étude. Au cours de quatre réflexions sur la production alimentaire et la sécurité alimentaire durable, les conférenciers ont fourni les différentes pistes à examiner pour relever le défi.
Le Dr Sylvia Lorek de l'Institut pour la recherche pour une Europe durable (SERI) et de l'Université des Sciences Appliquées de Munster, Allemagne, est intervenue à propos des consommateurs et de la consommation durable. Au lieu de donner une conférence conventionnelle, elle a mis l'accent sur l'interaction avec les étudiants, sur les questions clés afin de solliciter leurs propres réflexions et expériences.
Elle avait demandé aux étudiants de tenir un journal de leur consommation en matière de nourriture pendant la semaine précédant la conférence. En s’y référant un mélange de similitudes alimentaires et autres sont apparues.
Un fait intéressant ; alors que le système alimentaire mondial a été démontré au travers de quelques-unes de ces similitudes, les étudiants ont aussi fait référence à de nombreuses spécialités régionales, ce qui est indicatif de la diversité culturelle et historique.
Le questionnement des étudiants à propos de ce qu’ils considèrent comme des aliments durables a produit une longue liste de critères, parmi lesquels
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La réduction des calories jusqu’à un niveau nécessaire pour une vie active
- La réduction des déchets
- L’origine de la nourriture (aussi local que possible)
- Le produits transformés
- Le prix (surtout pour le budget des personnes économiquement défavorisées)
- La réduction de la consommation des boissons sucrées et de la nourriture de fast-food
- La production de nourriture de manière respectueuse de l’environnement (faible consommation d'énergie, faibles émissions de CO2 ...)
- Les aliments issus du commerce équitable et de régions en situation pacifique
- Les aliments saisonniers
- La réduction des produits d’origines animales (viande, produits laitiers)
- La réduction des emballages.
Elle a encouragé les étudiants à réfléchir à ce qui pourrait arriver en cas de défaillance dans les chaînes d'approvisionnement sophistiquées de nourriture, par exemple lors de pénuries d'électricité qui pourraient affecter les aliments frais et congelés mais aussi l'offre croissante de plats cuisinés.
Les réponses ont été très diverses. En groupes de quatre - issus habituellement de différents pays - les étudiants sont venus avec un choix de solutions quant à la façon de surmonter une telle crise. Certains avec de racines dans les zones rurales ou avec de jardins familiaux espéraient développer un plus grand pourcentage d'auto-production. D’autres n'ayant pas accès à ce genre de ressources étaient sceptiques. Ils se demandaient si ces alternatives seraient assez rapidement accessibles pour pouvoir éviter les conflits ou les difficultés majeures qui surviendraient avant que les ajustements nécessaires pour répondre aux besoins de base ne soient prêts.
Le débat sur l’alimentation durable a également porté sur d'autres aspects, qui peuvent sembler moins spectaculaires à priori, mais qui ont d'énormes répercussions sur la façon dont les humains modifient la planète. Peu de gens savent que le système de production alimentaire industrielle et son système international de commerce et de distribution sont responsables de près de 50% des émissions de CO2 et du changement climatique associé. Leur consommation de matières et d’énergie est énorme. Les «pires délinquants» en termes d'émission de carbone et de l’empreinte sur l'eau sont des produits tels que le bœuf, le beurre, le fromage et d'autres produits laitiers.
Beaucoup de matière à réfléchir.
Deux étudiantes de l'Institut de recherche sur des problèmes physiques et chimiques de l'Université d'Etat de Biélorussie, Lizaveta Gotina et Sviatlana Kavaliok, ont fait un exposé animé avec des expériences et des échantillons pour aborder la problématique « Les films d'emballage comestibles - une idée écologique utile ou le prochain produit alimentaire majeur?».
Il peut être prématuré de donner une réponse définitive. Les films d'emballage comestibles ne sont pas destinés à remplacer les emballages extérieurs non comestibles, mais ils pourraient bien jouer un rôle important dans la réduction du gaspillage dû aux emballages d’aliments en portions ou des aliments délicats.
In his talk
Dans son discours sur «Le paysage et la production alimentaire - la biodiversité» le Prof. Feher a donné de nombreux exemples sur la façon dont les humains façonnent leur environnement pour les besoins de leur système de production et de consommation. Les monocultures à grande échelle peuvent bien fournir des photos impressionnantes de tournesols et d'autres cultures industrielles atteignant l'horizon, mais le professeur Feher a averti que ceux-ci ne sont pas viables à long terme. Derrière cette monotonie, la nature montre souvent les traces profondes de son histore, comme par exemple les anciens méandres des rivières qui peuvent apparaître sur des photos aériennes.
Par ailleurs, la mondialisation croissante a rapproché des espèces de plantes et d’animaux précédemment éloignées en faisant disparaître leurs frontières naturelles. Ces nouveaux arrivants peuvent devenir des espèces invasives, s’ils ne rencontrent pas de prédateurs naturels ou de maladies qui pourraient freiner leur propagation. Leurexpansion peut se faire au détriment des espèces indigènes jusqu'à ce qu'un nouvel équilibre soit atteint.
Bien que les introductions d'espèces exotiques ne conduisent pas systématiquement à un envahissement, elles ont souvent un coût économique et écologique.
Le Prof. Lubos Jurik, également de l'Université slovaque de l'Agriculture à Nitra, a ajouté les perspectives du sol et de l'eau à la discussion sur la manière dont la production alimentaire façonne les paysages. Son message, à retenir, est centré sur la nécessité de prendre soin des sols et de l'eau comme des ressources essentielles pour notre survie sur de nombreux exemples tirés de l'expérience internationale acquise au cours de sa carrière en tant qu'ingénieur environnemental mais aussi en tant qu'universitaire, il a rendu sin intervention particulièrement vivante.
Le Dr. Cornelia E Nauen de Mundus maris est intervenue au sujet de la sécurité alimentaire et de la mer.
Elle a ajouté quelques éléments de base à propos de l'intégration de la mer Baltique dans le paysage mondial et l'interdépendance de la terre et de l'océan. Elle a illustré les quatre principales menaces pour les ressources alimentaires marines durables et le rôle essentiel de l'océan pour la vie sur terre:
- La pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN) est une expression majeure de la crise mondiale de la pêche entraînée par la faible gouvernance et les subventions néfastes;
- le changement climatique, l’acidification et la hausse du niveau de la mer entraîne la migration vers les pôles de poissons et d’autres animaux marins incapables de vivre dans les eaux réchauffées et moins oxygénées;
- la crise mondiale des déchets marins causant la mort d'oiseaux, de tortues, de mammifères marins et poissons étouffés et affamés ; les matières plastiques menacent aussi les humains en tant que prédateurs supérieurs;
- l'inégalité croissante dans de nombreuses sociétés en lien direct avec de nombreux facteurs sociaux et de santé et des problèmes publics et de gaspillage.
Loin de se décourager face à ces sombres pronostics, elle a résumé les huit propositions concrètes publiées l'an dernier par la Commission mondiale pour l'océan, un plan global de sauvetage de l'océan pour transformer le déclin en renaissance.
Ces propositions sont :
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Un objectif des Nations Unies de développement durable des océans - mettre un océan de vie sain au cœur du développement - est déjà sur le point d'être atteint comme on peut le voir dans le projet de déclaration préparé pour l'Assemblée générale des Nations Unies en septembre 2015 et dont l’adoption est prévue dans le cadre des Objectifs pour le développement durable post 2015 ;
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Gouvernance de la haute mer - Promouvoir les soins et la regénération ;
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Arrêter la surpêche – mettre fin aux subventions néfastes en haute mer – c’est aussi le défi de la mise en œuvre de la réforme de la Politique commune de la pêche (PCP) européenne adoptée en 2013/14.
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Empêcher la pêche illicite, non déclarée et non réglementée – lui fermer les zones de pêche, les ports et l'accès aux marchés ;
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Garder les plastiques hors de l'océan ;
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Plates-formes pétrolières et gazeuses off-shore - Établir des normes de sécurité internationales contraignantes et responsables ;
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Créer un Conseil mondial de responsabilisation pour la Mer – Suivi des progrès accomplis pour un océan en bonne santé ;
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Créer une Zone de régénération en haute mer.
Cela peut ne pas être facile, mais cela peut et doit être fait. Non seulement les poissons, mais aussi les trois milliards de personnes qui dépendent de l'océan pour leur subsistance seront gagnants. Cliquez ici pour le powerpoint.
Après tant d'informations et d'échanges, le moment est venu d’avoir un atelier encore plus interactif. L'équipe d'accueil composé e des orateurs précédents a invité les étudiants à une conversation du style «café du monde» à propos de la question clé de la conférence «Est-ce que la production alimentaire peut devenir durable?»
Au cours de trois tours d’écoutes et de conversations intensives les étudiants ont présenté beaucoup d'idées intéressantes qui peuvent être regroupées sous les titres suivants: Rendre son mode de vie durable; les réformes des politiques et des incitations; rendre l'éducation pour la durabilité plus attrayante et gérer les ressources terrestres et marines par des moyens compatibles avec les capacités de régénération de la Mère Terre!
Le programme de la conférence s’est poursuivi avec des visites, des conférences et des échanges focalisés sur les perspectives régionales. En période de tensions politiques croissantes, le ton amical et coopératif qui dominait ces échanges entre ces jeunes leaders de demain est de bon augure pour les 25 prochaines années de l'Université de la Baltique..
Photos par Cornelia E Nauen. Cliquz ici pour plus d'information sur le programme de l'Université de la Baltique.