Projet de solidarité internationale entre Nantes (France) et Rufisque (Sénégal)
par Doudou Ndiaye, Directeur ajoint de l?école Santa Yalla à Rufisque
La collaboration:
L’association responsable du projet Wecco 2014 (1) est le FLAM AFRICA de Nantes qui regroupe plusieurs associations qui travaillent avec les Rufisquois dans différents domaines tel que les sports de combats, le développement durable, l'éducation, la protection de l’enfance, de la femme, du mutuel d’épargne solidaire, de l’environnement, de la formation, etc.
L’Association pour l’Animation de la Jeunesse et le Développement des sports à Rufisque (AAJDSR) est une confédération d’associations regroupant une douzaine d’associations (sportifs, socio culturels, d'éducations, féminines, d'enseignants, environnementales, handicapes….) de la ville de Rufisque et départementale. La population de Rufisque s’élève à 300,000 âmes avec 70% de jeunes dont une importante proportion de filles.
L'objectif de l'association rufisquois
L’AAJDSR, avec le soutien des parents, de ses membres, de la ville de Rufisque et de la préfecture a organisé une formation sur les métiers des sports pour ses membres bénévoles, associations œuvrant au profit des enfants défavorisés de Rufisque avec l’appui et le soutien des partenaires du bassin nantais sur différente thèmes parmi lesquels sport de nature, sport collectif.
Le but c’est d’avoir des éducateurs qui répondent à la demande de la population et de valoriser leurs engagements sur le tissu associatif et de gagner leurs vies par rapport à leurs passions.
Au sein de l’AAJDSR, il existe déjà une véritable dynamique au niveau de la solidarité internationale dans différent secteurs de la vie.
Notre objectif c’est de mettre l’engagement politique au service du développement de la population et de valoriser les ressources humaines dans le respect des valeurs humanistes et de réciprocité.
Le projet Wecco 2014
L'objectif du projet Wecco 2014 est la formation d'animatrices et animateurs sportifs polyvalents. Son édition 2014 a alors développé des thèmes tels que le développement durable, le dopage, égalités des pratiques dans le sport, l'handisport, le sida, les projets de solidarité internationale….
C’est ainsi qu’une quarantaine d’enseignants, de sportifs, de secouristes et d’éclaireurs rufisquois ont bénéficié d’une formation de deux jours en avril 2014. Il s’est agi de travailler ensemble sur :
-
la méthodologie de projet ;
-
l'éducation environnementale et les approches pédagogiques.
La formation s’est déroulée en deux séances. Le Lycée moderne de Rufisque (LMR) a abrité la partie théorique et le Lac rose à environ 30 km à nord este de la capitale, Dakar, a servi de cadre pour opérationnaliser les acquis du premier jour.
Au Lac rose les activités ont été variées et vivantes. Le groupe a découvert l’aspect historique, sanitaire, culturel, économique et surtout écologique et environnemental du lac. Il en sorti la nécessité de préserver et de protéger le lac qui contribue à l’équilibre de l’écosystème de cette partie du pays.
Ensuite nous avons profité de la Fôret de Filaos à Mboro et de la mer pour faire de la randonnée en rapport aux approches sportives de l’éducation environnementale axée sur :
-
la créativité ;
-
l’imagination ;
-
le sensoriel ;
-
la conceptualisation ;
-
l’expression corporelle.
J’ai tenu à rappeler ce qui suit : «La mer est une source de nourriture et de l'emploi pour de nombreuses personnes. Il est le lien par lequel le commerce international transporte des produits en vrac. Il s'agit d'une source d'énergie (pétrole, vent, ...) et un fournisseur d'expériences de loisirs. La mer et les marins ont inspiré de nombreux artistes, peintres, musiciens, sculpteurs, cinéastes et bien d'autres.»
Après cela, nous sommes repartis en ateliers pour donner libre cours à notre imagination et à notre créativité pour mettre en valeur la mer.
Une formation en phase avec les efforts à l'échelle sous-régionale
Cette formation nous a permis de renforcer notre préparation professionnelle en vue d'améliorer et augmenter l'enseignement sportif ensemble avec la transmission de connaissances sur le milieu naturel autour de nous et de respect pour la nature. Elle arrive à son heure, c’est-à-dire quatre (4) mois après le lancement de la phase 2 du Programme régional d’éducation environnementale (PREE).
Conjointement initie par le Programme régional de conservation marine et côtière (PRCM) et l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), ce programme a pour objectif de sensibiliser sur les enjeux socioculturels et environnementaux.
Face aux aléas du changement climatique, les sept (7) pays membres (Mauritanie, Guinée-Bissau, Guinee, Gambie, Cap-Vert, Sierra-Leone et Sénégal) de la Commission sous régionale des pêches (CSRP) ont décidé d'introduire l’éducation environnementale (EE) dans les curricula scolaires pour mutualiser le savoir, le savoir-faire et le savoir-être afin de faire des adultes de demain des citoyens écologiques.
Ce programme atteste de la nécessité des pays du littoral ouest africain de former un nouveau type de citoyen afin de protéger l’environnement. De notre côté, nous œuvrons dans cette direction.
(1) Le mot wolof Wecco signifiant en français, dans le contexte du projet, «réciprocité».